Mal isolée, la maison devient une importante source de déperditions de chaleur. En plus d’être inconfortable, la situation se répercute sur la facture de chauffage dont le montant va automatiquement grimper. Naturellement, les impacts sur l’environnement seront également conséquents. Les travaux d’isolation permettent donc d’optimiser les performances thermiques de la maison, encore faut-il choisir le matériau adéquat.
Qu’est-ce qu’un isolant ?
L’isolant est un matériau d’origine naturelle, minérale ou synthétique qui a subi des transformations qui augmentent sa résistance. Disponible sous différents formats, il est utilisé dans le bâtiment afin d’en améliorer les performances sur le plan thermique et/ou acoustique.
A quoi sert un isolant ?
Les isolants sont utilisés pour optimiser la capacité d’un logement à conserver la chaleur afin qu’elle ne s’échappe pas par la toiture, les murs, la menuiserie, les sols…pendant l’hiver. Ces matériaux permettent également de protéger la maison contre la pénétration d’une chaleur trop intense durant les périodes estivales.
D’un point de vue thermique, l’isolant empêche les transferts de chaleur entre l’extérieur de la maison et l’intérieur. Cette propriété est étroitement liée à la résistance thermique R qui est déterminée par son épaisseur divisée par la valeur lambda (λ), sachant que plus le lambda est faible, plus l’isolant est performant. L’isolant représente donc un avantage certain pour votre maison !
Astuce n°1 : comprendre les différents types d’isolant
C’est la règle de base au vu de la grande quantité d’isolants disponibles sur le marché. Si chaque matériau possède des avantages indéniables, leurs caractéristiques vont leur permettre de s’adapter davantage à des projets d’isolation plutôt que d’autres. Il convient de choisir une entreprise spécialisée dans l’isolation par l’extérieur afin de demander des conseils pertinents pour votre habitation. Car tout dépend des cas et certaines matières sont plus appropriées que d’autres en fonction de la pièce, de l’espace, du projet et du budget bien sûr !
Choisir un isolant naturel
Comme leur nom le laisse entendre, les isolants naturels ont été transformés à partir de substances d’origine végétale ou animale. Ce sont les solutions les plus respectueuses de l’environnement et ont l’avantage d’être économiques. Faciles à mettre en œuvre, ils ont prouvé leur efficacité puisque l’Homme s’en sert depuis toujours pour se protéger du froid et des excès de chaleur.
Laine de mouton ou de brebis
On parle de laine de mouton brute lorsque l’isolant est utilisé tel quel. En revanche, il s’agit d’une laine de mouton (ou de brebis) manufacturée lorsqu’il contient jusqu’à 25% de fibres synthétiques qui servent à optimiser l’homogénéité des rouleaux ou des panneaux. C’est un isolant qui s’adapte très bien à l’isolation des combles perdus, les plafonds, les murs et les cloisons mais aussi les sous-planchers.
Plume
Il s’agit généralement de plume de canard, un isolant assez peu utilisé mais qui permet pourtant de réaliser des économies d’énergie conséquentes grâce à son excellente performance thermique. Il est assez fréquent que le matériau isolant contienne une faible proportion de laine de mouton et de polyester.
Liège
Le liège expansé est davantage utilisé pour optimiser l’isolation acoustique que pour améliorer le confort thermique. Obtenu par transformation du bois de chêne, il possède une remarquable résistance à l’eau.
Paille
La paille de blé est principalement utilisée dans l’isolation des murs. Si son efficacité ne laisse aucune place au doute, il faut savoir qu’elle est assez volumineuse. Il est donc préférable d’utiliser la paille dans le cadre d’une construction car elle prend une place conséquente qui risque de réduire considérablement la surface habitable.
Fibre de bois
Les fibres de bois permettent de créer un matériau isolant qu’on appelle plus fréquemment laine de bois. Les matières premières sont soigneusement traitées contre les insectes. Par ailleurs, la laine de bois régule l’hygrométrie des murs, ce qui en fait un excellent choix si vous envisagez une technique d’isolation par l’extérieur.
Feutre de lin
La production du feutre de lin s’effectue sur le territoire européen dans la majorité des cas. Ce matériau isole très bien l’intérieur contre les pertes et les pénétrations de chaleur. En revanche, il n’est pas compatible avec l’isolation des sols.
Vermiculite
La vermiculite est souvent classée parmi les isolants naturels bien qu’il s’agisse d’un minéral argileux. On le retrouve essentiellement en Afrique du Sud. C’est un isolant à privilégier si vous projetez d’isoler vos sols et/ou vos combles.
Ouate de cellulose
La ouate de cellulose ne résulte pas directement de la transformation de substances d’origine animale ou végétale. Cependant, elle est considérée comme un isolant naturel dans la mesure où on l’obtient à partir de boue papetière (déchets de papiers d’imprimerie, par exemple) et de papier recyclé. Le papier est moulu puis subit des traitements grâce auxquels l’isolant résiste aux insectes, aux champignons et au feu. Elle sert principalement à isoler les combles perdus.
Laine de coton ou de chanvre
Ce type d’isolant résulte du recyclage de fibres naturelles, généralement textiles. Dans le cas d’une laine de coton, le matériau contient environ 70% de coton recyclé, 15% de fibres d’origine synthétique et 15% de fibres polyester qui sert de liant. Le traitement au chlore est facultatif puisque c’est une étape qui permet de blanchir les fibres, ce qui n’affecte aucunement les performances thermiques du matériau. Dans le cas de la laine de chanvre, l’isolant contient entre 40 et 80% de fibres de chanvre. Des fibres de jute ou de coton servent de complément.
Attention : la laine de chanvre conditionnée en vrac est vulnérable au tassement. Il est donc préférable de l’utiliser exclusivement pour isoler les surfaces horizontales.
Choisir un isolant minéral
Les isolants d’origine minérale proviennent de verre recyclé, de sable, de roches… Ils sont naturellement incombustibles et offrent un niveau de protection élevé durant les périodes de grand froid. Ces solutions plaisent également par leur facilité de pose. Néanmoins, il se peut que de la poussière se dégage durant les travaux. Il est donc recommandé de prendre les dispositions nécessaires pour vous protéger.
Laine de verre
Environ 75% des foyers français sont isolés à la laine de verre, un matériau issu de la fusion et du fibrage de calcin ou de verre recyclé et de de sable. La laine de verre s’apparente le plus souvent à un matelas à la texture laineuse. Elle est polyvalente dans la mesure où elle permet d’isoler différentes surfaces : les sols, la toiture, les murs et cloisons.
En plus d’empêcher les transferts de chaleur entre la maison et l’extérieur, la laine de verre vous protège également contre les nuisances sonores. Ajoutez à cela qu’elle se dote de l’un des meilleurs rapports qualité/prix du marché.
Perlite
Ce sont des roches volcaniques qui permettent d’obtenir le sable siliceux appelé perlite. D’une grande résistance, elle peut se présenter sous forme d’enduit isolant et garantit d’excellentes performances en matière d’isolation. Il est toutefois déconseillé de l’utiliser dans les zones où l’humidité est importante car la perlite est plutôt sensible à l’eau.
Argile expansé
L’argile expansé ne possède que des performances réduites en termes d’isolation thermique. Elle convient davantage dans les zones géographiques où le climat connaît peu de variations à l’année. Cependant, ses propriétés en tant qu’isolant phonique sont très intéressantes et elle se dote d’une bonne durabilité dans le temps.
Verre cellulaire
Il faut faire fondre du sable et le mélanger à du carbone pour obtenir du verre cellulaire, un matériau robuste, doté d’une bonne longévité et qui possède de bonnes qualités d’isolation. Par ailleurs, le verre cellulaire est recyclable.
Laine de roche
La roche en question est du basalte, un matériau qui puise ses origines dans les activités volcaniques. Comme pour la laine de verre, la matière première subit un processus de fusion et de fibrage. La laine de roche est ensuite conditionnée dans différents formats qui assurent sa compatibilité avec de nombreuses techniques d’isolation. Ses caractéristiques en font un choix judicieux pour isoler une toiture étanchée.
Choisir un isolant synthétique
Malgré le fait qu’ils soient d’origine synthétique, ces isolants ont été fabriqués en tenant compte de leur impact sur l’environnement. Performants pour isoler les toitures, les sols et les murs, ils assurent une isolation thermique optimale.
Polystyrène
Qu’il soit extrudé ou expansé, le polystyrène est à chaque fois un excellent isolant thermique. Il s’agit d’une matière plastique sous forme de billes. Ces dernières se dilatent sous l’effet de la vapeur d’eau (polystyrène expansé ou PSE) ou sont compressées (polystyrène extrudé ou XPS). Il n’a pas tendance à se tasser au fil des années et possède une bonne résistance à l’humidité en plus d’être efficace contre les ponts thermiques.
Polyuréthane
Le polyuréthane est également un isolant d’origine organique puisqu’il est issu de plastique alvéolaire. La présence d’une faible proportion d’aluminium dans sa composition augmente son étanchéité à l’air et lui permet de conserver durablement ses performances thermiques.
Mousse phénolique
Plus fine que les autres isolants synthétiques, la mousse phénolique se démarque également par sa résistance au feu.
Astuce n°2 : choisir un isolant en fonction de votre projet
Il est indispensable d’évaluer vos besoins avant d’acheter un isolant. Comme vous l’avez constaté, certains matériaux s’adaptent à différents espaces, tandis que d’autres sont dédiés à des applications limitées. Il est également important de tenir compte de votre budget en plus d’identifier clairement les pièces nécessitant l’utilisation d’un isolant.
Votre zone de résidence influencera logiquement le choix des isolants. Si votre priorité est de vous protéger des fortes températures estivales, orientez-vous en priorité vers des matériaux qui préservent l’inertie de la maison. Si vous souhaitez davantage privilégier la protection de votre logement contre les pertes de chaleur, tournez-vous vers un isolant dont la résistance thermique est élevée.
Il faut aussi savoir que tout isolant d’origine animale subit nécessairement des traitements qui lui attribuent des propriétés ignifuges, insecticides et antifongiques. Leur conductivité thermique dépend de l’humidité ambiante, sachant que cette famille d’isolants thermiques tend à absorber l’humidité présente dans l’air.
Prêtez également attention au conditionnement de l’isolant. Les panneaux offrent d’excellentes performances et sont rapides à mettre en place. La mousse est plutôt indiquée pour réduire les ponts thermiques. Elle est donc à privilégier en présence de fissures mais aussi pour combler les vides entre des parois. Les matériaux en vrac ou soufflés sont surtout utilisés pour isoler les combles et les pièces difficiles d’accès, la mise en œuvre se faisant par projection (ou soufflage). Enfin, les plaques rigides non déformables sont robustes et faciles à poser.
Ne négligez pas la technique d’isolation envisagée. Si vous prévoyez une isolation par l’intérieur, la question de l’épaisseur est extrêmement importante. A épaisseur égale, choisissez le matériau avec le plus faible valeur λ afin de limiter les pertes de surfaces. Dans le cas d’une isolation par l’extérieur, l’épaisseur ne pose aucun problème. En revanche, les conditions météorologiques qui prévalent dans votre résidence seront à considérer en priorité.
Astuce n°3 : choisir un isolant selon ses points forts
Comme vous l’avez sans doute remarqué, chaque isolant est performant à sa manière. Pour simplifier votre décision, pensez donc à vous baser sur certains critères qui vous aideront à établir les différences fondamentales entre les solutions qui vous semblent pertinentes.
Intéressez-vous de près aux performances thermiques. Grâce au coefficient de conductivité, vous pouvez estimer l’épaisseur d’isolant nécessaire pour obtenir la performance souhaitée. Comme mentionné plus tôt, il est beaucoup plus avantageux de miser sur des isolants fins lorsque les travaux empiètent sur la surface intérieure de la maison.
Le déphasage thermique définit la capacité d’un matériau isolant à retenir la chaleur qui pénètre depuis l’extérieur de la maison de sorte à ce que les températures ressenties à l’intérieur en journée et pendant la nuit soient sensiblement les mêmes.
Accordez également de l’importance à la capacité de l’isolant à réguler l’hygrométrie de la maison. En effet, certains matériaux peuvent absorber une quantité importante de vapeur d’eau qui sera ensuite injectée dans l’air ambiant lorsque ce dernier devient sec. Malgré cette propriété, les capacités à isoler la maison ne sont absolument pas altérées.
La simplicité d’installation est également à prendre en compte. De manière générale, un isolant simple à poser protège mieux la maison contre les ponts thermiques.
Certes, les isolants thermiques sont avant tout conçus pour vous protéger des écarts de température. Cependant, le confort acoustique ne doit pas être négligé. Si vous vivez dans un quartier bruyant et/ou si vous souhaitez gagner en confort, n’hésitez pas à vous tourner vers des matériaux qui isolent sur le plan acoustique.
Il est conseillé de vous intéresser à la longévité des matériaux avant de vous décider. Leur résistance face aux nuisibles (insectes, rongeurs…) et à l’humidité sont aussi importants que leur capacité à résister aux risques de tassement, par exemple.
Pour des raisons évidentes, tenez compte des impacts des isolants sur la santé. Certains peuvent générer des gaz toxiques en cas d’incendie, d’autres sont naturellement ininflammables et ainsi de suite.
Avant d’entamer ces travaux d’isolation que vous projetez sérieusement, assurez-vous de comprendre ce qui distingue les isolants entre eux et choisissez le matériau qui correspond réellement aux spécificités de votre projet ainsi qu’à votre budget.